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  • 03

HOUSING

Tallaght (Ireland).

Projet urbain et architectural en binôme avec Adeline Terrée et Stéphanie Lecarluer - City migration

Master 2 (2010) – ENSAN



Projet urbain



Ce projet urbain se déploie en Irlande, à Tallaght, ville en périphérie de Dublin. Après une analyse urbaine, paysagère et sociologique du site d’intervention, les caractéristiques et points spécifiques de Tallaght ressortent à différentes échelles : à l’échelle du pays, Tallaght se localise entre Dublin et les montagnes et bénéficie ainsi de la proximité avec la capitale et avec les grands paysages naturels. A l’échelle de la ville, le potentiel vert (la rivière Dodder, les montagnes Wicklow et les différents parcs) se perd dans des dizaines de lotissements dont le plan d’aménagement global semble être délaissé au profit d’une meilleure rentabilité du foncier. L’enjeu est donc de resituer ces lotissements dans leur contexte spatial et social. Et à l’échelle du morceau de ville, l’exemple du quartier Milbrooks Lawns, qui apparait comme un patchwork de lotissements et d’espaces vacants surnommés SLOAP, Space Left Over After Planning.


Trois enjeux se détachent du constat de la situation existante :


Un premier enjeu spatial. Palier l’utilisation systématique de la voiture : En créant une extension de la ligne de tramway (le LUAS) qui desservirait la ville du sud au nord, accompagnée par la mise en place de parkings collectifs relais. En créant des voies partagées avec une vitesse limitée pour les automobiles pour ainsi favoriser la circulation piétonne et cycliste. En transformant certaines routes existantes en axes piétons dotés d’espaces verts et de vergers pour recréer une vie de quartier autour de la production partagée de fruits. En créant de nouvelles continuités piétonnes au sein même des ilots bâtis pour faciliter la circulation piétonne et raccourcir les trajets via ce mode de déplacement.


Un second enjeu social. Adapter les logements aux nouvelles habitudes de vie des habitants et aux nouvelles configurations familiales en proposant différents types de logements et non plus un modèle unique qui convenait à une famille dite classique et qui est omniprésent actuellement. Un logement de plain-pied pour les personnes vieillissantes, un logement plus petit pour un couple sans enfant, un logement plus grand pour les familles recomposées etc. Et ce en remodelant les logements existants sans faire table rase du potentiel bâti existant.




Un troisième enjeu programmatique. Sortir du schéma d’aménagement monofonctionnel en injectant des équipements au cœur des lotissements de maisons individuelles, notamment en investissant les espaces vacants dotés de qualités (vues sur la montagne, proximité avec la rivière…) mais dont le potentiel est inexploité.


Par ces trois enjeux, la proposition est donc de transformer le « SLOAP » en « GREEN » en inversant les pratiques, en cassant les limites et en ouvrant la maison vers un espace vert régénérateur d’interactions sociales plutôt que vers la rue où la voiture domine.



Projet architectural



Dans la continuité de la proposition d’aménagement à l’échelle urbaine, le projet architectural s’inscrit dans les enjeux préalablement énoncés. Il s’agit donc de proposer un bâtiment accueillant une diversité de logements (du studio aux T4) qui conviendra aux différentes populations et aux différents schémas de famille, ainsi que divers équipements apportant une diversité fonctionnelle et une vie de quartier : un café, un magasin de proximité, des locaux associatifs ainsi que des locaux communs tels que l’entrée, les locaux réservés au tri des déchets et le parking pour deux roues.


Ce projet, tourné vers le SLOAP, est un espace vacant qui devient donc un espace vivant. Il permet de casser la linéarité des logements existants, il s’établit à la jonction de deux axes piétons paysagers, il crée des connexions entre le nouvel arrêt de tramway, les nouvelles voies de mobilité douce, les accès pour les voitures et les équipements. Il permet également de préserver certains avantages de la maison individuelle (espace extérieur privatif, possibilité de potager dans les espaces verts communs, entrée privative complémentaire à l’entrée commune) tout en créant de la densité et ainsi contribuer à palier l’étalement urbain.


De plus, le parti pris architectural offre aux logements différentes vues sur le grand paysage, et notamment la possibilité de retrouver un contact visuel avec les montagnes environnantes. En se réappropriant un espace laissé à l’abandon et en modifiant que très légèrement le schéma inhérent à la maison individuelle, ce projet permet donc une vision nouvelle du logement et des équipements qui peuvent l’accompagner, proposant un choix plus approprié aux besoins des futurs habitants et apportant une diversité aussi bien esthétique que programmatique.